Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

VOYAGE AU BOUT DE PARIS

par Julien Phoque 3 Mars 2010, 16:58 EN MOUVEMENT

Nous voulons remercier Nabe de bousculer les ténèbres, la recherche de la beauté saute aux yeux. Elle donne un souffle au lecteur, son incontestable ami, qui partage le chorus de l’écrivain avec la même envie de transcendance. L’écriture coule et l’idée claire touche au plus juste de sa vérité. On n’a jamais peint notre époque avec cette précise audace. C’est un escalier où l’on ne saute pas de marche, on aime le bruit de nos pas dans cet espace. On monte, on descend, la lumière est sur minuterie automatique. C’est simple à lire, ça luit ; c’est lui le meilleur écrivain. Les années en librairie, c’était pour trouver ce travail là, l’artiste de notre temps, une littérature véritable. À force de lire des livres caca, de voir des mauvais films, la télévision, à force d’être désabusé c’est la désabusion du pauvre Nino qui nous chope et on n’attend plus rien… Merci aux vrais artistes d’exister,  à ceux qui dans l’écriture marquent leur vie dans la nôtre, nos vies dans la leur. Merci de réhausser le niveau d’exigence. L’écriture est l’art qui fait suer l’âme des yeux, la littérature c’est ce dialogue. Je crois à la communion et à la transmission : la musique, la peinture, l’écriture –les trois seuls arts selon Léautaud- nourrissent mon sentiment ; on n’est jamais seul. On n’est jamais seul face à la beauté, on est seul avec. S’ils ne retiennent que la violence des sentiments, c’est que la subjectivité leur est pénible, la toile de fond métaphysique leur a déjà été repeinte. Pour élever son lecteur, l’auteur doit l’enlever, il doit le prendre par les tripes, pour s’engager dans une ballade profonde, rien n’est plus confortable que cette promesse. Ça me l’a fait avec le dernier Nabe, et je suis encore dans l’état d’après lecture, suspendu à la force des pages, près à chanter, à aboyer.


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Haut de page